Hervé Collot :
50 ans de foot à Nancy...

Le joueur ...
Dans une publication datant de 1956, voici comment le joueur Hervé Collot est présenté :

COLLOT Hervé (demi ou arrière) - Né le 4 août 1932, au Val-d'Ajol (Vosges). U.S. Mirecourt. International amateur et militaire. Taille : 1 m. 70. Poids : 65 kilos. Marié. Du coup d'oeil, de l'autorité, un sens du jeu excellent, de l'intelligence.

En 1952, Hervé Collot quitte Mirecourt, et ses Vosges natales, pour intègrer l'effectif du F.C. Nancy. A cette même période, il est à l'Ecole Normale et se prédestine au métier d'instituteur. On imagine à quel point il devait être difficile de concilier ces deux activités. Pour sa première saison sous les couleurs du F.C. Nancy, il est tout proche de décrocher la "timbale", avec une finale de Coupe de France, disputée le 31/05/53 à Colombes au stade Yves du Manoir, contre Lille.
Hervé Collot se souvient : « Il y avait une foule énorme à Colombes (58993 spectateurs). Avant le coup d'envoi, je me suis demandé si je rêvais lorsque le Président Auriol nous a serré la main. Collot de Mirecourt devant le Chef de l'Etat ! C'est un coup que les copains de l'Ecole Normale, où j'étais alors étudiant, m'ont fait arroser d'abondance. Après la partie, j'ai vu Roger Mindonnet et Jacques Favre pleurer pendant plusieurs heures. Pour moi, même avec la défaite, tout était merveilleux. Un an avant, je jouais sur les champs de patates des clubs modestes de la plaine vosgienne ». Le F.C. Nancy (dont la composition était la suivante : Favre, Cecchini, Collot, Nunge, Mindonnet, Bottollier, Clemens, Lorenzo, Belaid, Piantoni et Deladerrière) s'incline finalement deux buts à un contre Lille, Belaid répondant à Vincent et Lefèvre...
Neuf ans plus tard, il a la chance de disputer un seconde finale de Coupe de France. Ce sera le 13/05/62, toujours à Colombes, contre St-Etienne. L'ASSE vient juste d'être relègué de Deuxième Division et n'a plus d'entraîneur, Henri Guérin ayant été évincé avant les demi-finales, son ancien défenseur François Wicart assuant l'intérim... C'est dire à quel point le club du Forez ne part pas favori... Il y aura moins de spectateurs cette année-là (30401), pour cause de retransmission télévisée, et le F.C. Nancy se présenta dans la composition suivante : Ferrero, Adamczyk, Collot, Amanieu, Gauthier, Brezniak, Viaene, Florindo, Muro, Chevalier et Chrétien. Nouvelle défaite (0-1), et cette fois c'est une énorme déception pour Hervé Collot, seul "rescapé" de la précédente finale : d'une part, le F.C. Nancy était donné grandissime favori, et d'autre part, en fin de carrière, il se doutait de ne plus jamais vivre de tels moments.
Il se confie : « Je n'ai pas voulu rentrer au vestiaire, après notre défaite devant les Verts. Je voulais voir de près ce qu'était le bonheur d'une équipe brandissant le trophée que... j'avais manqué deux fois ! »
Hervé Collot peut néamoins se consoler de ces deux échecs avec un titre de champion de France de D2 acquis au terme de la saison 1959/1960. Avec le F.C. Nancy, il connaîtra de 1952 à 1964, 12 saisons au haut niveau (9 en D1 et 3 en D2) en jouant aux côtés de monstres sacrés tels que Roger Piantoni, Léon Deladerière et les argentins Oscar Vega et Juan-Carlos Lorenzo.


Au cours de sa carrière de joueur, il sera d'une rare fidélité au F.C. Nancy. En effet, arrivé au club en 1952, il ne le quittera qu'à la "mort" du club en 1965. Il était alors le capitaine d'une équipe redevenue amateur et disputant le championnat CFA.

L'entraîneur ...
Après que le F.C. Nancy ait définitivement cessé ses activités. Hervé Collot, "l'instituteur footballeur" se dirige tout naturellement vers la carrière d'entraîneur. Ainsi, il oeuvrera durant quatre saisons à Pont-à-Mousson. En 1968, il sort même Major de sa promotion d'entraîneur. Claude Cuny ayant fondé l'A.S. Nancy-Lorraine, et ainsi redonné vie au fooball professionnel à Nancy, Hervé Collot va naturellement rejoindre ce club tout neuf pour prendre en charge la formation des apprentis footballeurs. Ses nouvelles fonctions ne vont pas l'empêcher de taper dans le cuir, avec l'ardeur de ses débuts, au sein de la troisième équipe "seniors" de l'ASNL. Il s'occupe également de la détection des jeunes talents, et à ce titre il sillonne nombre de terrains de football lorrains à la recherche de la perle rare. Et c'est à lui que l'on doit notamment la venue à l'ASNL de Michel Platini. A l'aube de la saison 78/79, les dirigeants du club d'Epinal lui demandent de prendre en main l'équipe fanion du SAS. Il accepte et se lance dans l'aventure. Mais celle-ci ne sera pas couronnée de succès, si bien qu'il revient dès l'année suivante à l'ASNL.
A l'instar des entraîneurs tels que Michel Le Milinaire, Gérard Banide ou Gérard Houiller, c'est de nouveau l'Education Nationale qui va se mettre au service du football professionnel français, lorsqu'en 1982, suite au départ de Georges Huart, les dirigeants de l'ASNL lui propose de prendre en charge l'équipe professionnelle. Il est alors conseiller pédagogique auprès de l'Académie de Nancy. Il va accepter cette mission, et s'en acquitter de manière plus qu'honorable. Sa première saison aux commandes de l'ASNL permet aux supporters de croire jusqu'à la dernière journée, et une défaite à domicile contre Lens (1-2), à une possible qualification européenne. Sa seconde saison fut nettement plus délicate, et l'ASNL, qui a laissé partir à l'intersaison des joueurs importants (Neubert, Zappia, Rubio et Zénier), retombe dans l'anonymat du championnat. Il jettera l'éponge au terme de la saison, et un certain Arsène Wenger lui succédera.


A noter que depuis, aucun autre entraîneur de Nancy ayant oeuvré en D1 (Arsène Wenger, Aimé Jacquet, Marcel Husson, Olivier Rouyer et Lazslo Bölöni) n'obtiendra des résultats meilleurs que ceux d'Hervé Collot lors de cette saison 82/83 (7ème au classement, et deuxième attaque du championnat). Mais il est fort probable que Pablo Correa obtienne un bien meilleur classement à l'issue de cette saison 2007/2008.

Le Président ...
Il devient Président de la section amateur en 1990. Aujourd'hui à la retraite, il est souvent au bord des vertes pelouses pour assister à des matchs de football. Des débutants à la CFA, il observe et conseille tous ces jeunes qui seront, peut-être pour certains, l'avenir de l'ASNL. C'est un véritable régal de voir avec quel enthousiasme il anime ses stages en forêt de Haye lors des vacances scolaires. Fidèle entre les fidèles, Hervé Collot est le garant de la tradition nancéienne.


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